SFR veut rassurer sur sa capacité à investir, à intégrer ses acquisitions et à se désendetter

le 09/11/2015, par Didier Barathon, Opérateurs/FAI, 809 mots

Bousculés par les marchés financiers lors de son dernier achat, par les collectivités locales sur le déploiement de la fibre en France, SFR et Altice se devaient de répondre. C'est fait, du moins en partie, le sort de la branche entreprise (SFR Business etTelindus), ne sera dévoilé que dans quelques semaines.

SFR veut rassurer sur sa capacité à investir, à intégrer ses acquisitions et à se désendetter

« Ces querelles sur le FTT ceci ou le FFT cela n'ont aucun sens, il n'y a qu'en France qu'on assiste à ce type de débat, je crois même qu'on parle de FTTcp, le FTT to the communiqué de presse, parce que  certains opérateurs en restent à des déclarations ». C'est donc un Michel Combes très remonté qui a animé ce matin la grande conférence de présentation du nouveau SFR, un an après son rachat par Altice, déjà propriétaire en France de Numericable. Remonté essentiellement sur le dossier de la fibre optique en France, pour le reste Michel Combes et tous les intervenants martelant que le groupe allait investir.

« J'ai vu, en tant que fournisseur, SFR désinvestir » souligne Michel Combes, ancien patron d'Alcatel-Lucent. Quand il était chez Vodafone, et que le britannique était actionnaire de SFR, il a également constaté que Vodafone poussait SFR à investir. Depuis le désengagement du britannique du capital de l'opérateur français en juin 2011, l'investissement s'est dégradé. Michel Combes charge la barque de ses prédécesseurs, une opinion partagée en interne (y compris par les syndicats). Le désinvestissement n'est pas sans conséquence, il explique le fait qu'Altice ait procédé de manière brutale à la reprise en main de l'opérateur, en particulier en négociant avec ses fournisseurs. « Il n'y a avait pas d'autre solution ». Les salariés actuels parlent des « men in black » d'Altice qui débarquent pour serrer les coûts.

Incompréhension avec les collectivités locales

Quant aux collectivités locales, parfois très en colère contre l'opérateur, Michel Combes parle « d'incompréhension » et réitère sa volonté d'investir. Devant le ministre de l'économie vendredi matin, il a fermement rappelé ses engagements et souligné qu'ils seraient tenus et même augmentés. Au lieu de 12 millions de prises très haut débit fin 2017 ce sera 18 millions en 2020 et 22 en 2022, le groupe ne parlant pas d'une technologie en particulier mais de toute technologie très haut débit. « Notre fibre est la meilleure, c'est la FTTc, la fibre to the client, c'est la seule qui compte ». Quant aux mobiles, le groupe veut aussi retrouver une position de n°1 en densité et qualité de réseau comme l'avait SFR en 2G / 3G.

Concernant le désendettement, Dexter Goei, directeur général d'Altice n'a pas apporté d'information nouvelle mais a confirmé les indications précédentes. Oui, le groupe fait une pause dans les acquisitions, la dernière ayant eu plus de mal que prévu à être couverte par les banques sollicitées pour investir.  La pause devrait durer jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2016, une fois les formalités juridiques levées, pour l'acquisition des deux câblo- opérateurs américains Suddenlink et CableVision. « Notre endettement représente 4,5 points d'Ebitda en Europe, l'objectif est de la faire passer entre 3 et 4, d'ici fin 2016, début 2017. On est en phase de désendettement, on arrête les acquisitions ». Le dg d'Altice et les autres dirigeants ont souri quand a été évoqué le dossier Telecom Italia, où se sont lancés Vivendi et Free, ils ont vu passer ce dossier, mais n'ont pas décidé de se lancer, les priorités sont à l'intégration des acquisitions précédentes et au désendettement.

Une box et une plateforme de svod

Le temps fort de la conférence de ce matin résidait pour les dirigeants de SFR dans leurs nouvelles offres grand public. Une box et une plateforme de svod (subscription video on demand, vidéo à la demande), nommées Zive. Elles seront officiellement commercialisées mardi prochain et montrent la volonté du groupe d'investir dans les réseaux comme dans les offres commerciales. Une box fabriquée en France par Sagemcom, avec un modem à 1 giga et un décodeur 4K. Elle  est compatible Bluetooth, NFC (pour les smartphones) et Wifi  802.11ac et contient un disque dur de 500 go et 8 tuners.

Tout le groupe conjugue désormais le thème de la convergence. La double convergence selon Michel Combes, entre fixe et mobile, entre contenus et réseaux. La filiale israélienne semble en pointe sur la création de contenus. Le groupe veut créer des synergies et des services communs entre ses différentes filiales. En particulier dans le domaine des services  aux entreprises, même si aucun détail n'est encore livré sur ce point. « Nous voulons créer un groupe international, intégré, propriétaire de ses infrastructures, autant de points de différenciations par rapport à nos concurrents », souligne Michel Combes.

Le groupe va également installer, à partir de ses structures existantes des labs, en France, Portugal, Israël, République Dominicaine  regroupant un millier d'ingénieurs au total pour créer des produits et des services nouveaux. Il a aussi mis sur pied une structure commune d'achats, Altice Procurement, une telle structure existe entre Orange et Deutsche Telekom depuis 2011.

En photo : Michel Combes lors de sa conférence, également retransmise dans toutes les filiales du groupe

Et la branche entreprise ?

Depuis un mois, SFR a regroupé ses trois entités dédiées aux entreprises : SFR Business Team, la branche entreprise de l'ex SFR, Completel celle de Numericable et Telindus, intégrateur réseaux racheté par SFR avant que lui-même ne soit vendu. Il manque dans ce paysage Futur, la filiale de SFR Business Team dédiée aux PME et Numergy, la filiale cloud public, pour laquelle on sait désormais que l'opérateur cherche de nouveaux actionnaires.

SFR Business et les activités entreprises de tout le groupe Altice sont dirigées par pascal Rialland.

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